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Miss Bee & the Bullfrogs

Si notre mag' nous a bien prouvé une chose, c’est que notre ville regorge de nombreux joyaux qui la font vivre jour après jour. Chacun de nos articles a à coeur de vous transmettre ces découvertes que nous faisons au grès des mois et novembre n’y fait pas exception.

Rencontre avec le groupe de blues Miss Bee & the Bullfrogs, qui nous démontre une fois de plus, que tous les trésors ne sont pas anciens 


Bonjour les Miss Bee’, présentez-vous à nos lecteurs.

Bonjour Fiesta Mag’ ! Et bien nous sommes un groupe de blues composé de quatre musiciens âgés de 19 à 26 ans. Il y a Rémi à la basse, Julien à la batterie, puis Jean à la guitare et moi, Maëlys au chant et sax. Le groupe existe depuis environ deux ans et demi. Nous nous croisions depuis plusieurs années mais on peut dire que nous avons commencé à jouer ensemble grâce aux Jam-sessions du Show Case Time.


Etes-vous des musiciens pro ?

Moi (Jean) je suis intermittent du spectacle donc oui, et Maëlys le sera bientôt, dès qu’elle aura terminé ses études. Rémi et Julien, quant à eux, ont tous deux des métiers qu’ils adorent mais sont aussi passionnés que nous par la musique et motivés par le projet Miss Bee & The Bullfrogs.


Avez-vous tous une formation dans la musique ou pas du tout ?

On a tous des parcours musicaux différents ! Moi (Maëlys) j’ai commencé par le piano enfant et puis je me suis mise au sax il y a environ cinq ans. J’ai fait partie de chorales aussi mais je n’ai jamais vraiment pris de cours de technique vocale, même si cela me plairait beaucoup.

Rémi et Julien prennent des cours de basse et de batterie depuis environ six ans, et Jean est complètement autodidacte. Il a commencé à 18 ans sur une guitare à deux cordes !

Cela dit, nous avons tous eu la chance d’avoir été bercés par la musique de nos parents depuis notre plus jeune âge et nous avons donc tous cette sensibilité.


Comment avez-vous découvert le blues si jeune ?

Rémi a baigné dedans tout petit, ses parents en écoutaient beaucoup et l’amenaient à des festivals, il a pu voir des grands du genre alors qu’il était tout gosse. C’est lui qui m’a (Maëlys) traîné au Show Case alors qu’on sortait du lycée. Pour moi ça a tout de suite sonné comme une évidence. On a alors eu envie d’en jouer nous aussi.Le père de Julien est sonorisateur et l’a amené à plusieurs de ses prestations. Jean, lui, est dingue de Jimi Hendrix et a découvert le blues en remontant vers ses influences. Notre groupe possède donc de vraies bases blues même s’il se teinte de soul et de funk, entre autres. Et puis contrairement à ce que l’on croit, le blues français n’est pas mort. Bien sûr, il y a surtout des musiciens disons, « matures », mais on retrouve de très bons groupes très jeunes sur de beaux festivals de blues en France.

Après avoir beaucoup joué dans le coin, il me semble que vous avez gagné un gros tremplin blues. Comment en êtes-vous arrivés là ?

Au début, c’était vraiment juste pour voir ce que ça pouvait donner, et nous sortir de notre zone de confort. C’était comme un challenge, même si on avait ce rêve de percer, au fond de nous. En octobre 2017, notre troisième concert avait lieu à l’Espace James Chambaud (Lons) où l’on faisait la première partie de Nico Wayne Toussaint. On s’est retrouvés là, avec une grande scène, de vrais techniciens… C’était magique ! Ça nous a vraiment donné envie d’aller plus loin.


On a donc beaucoup bossé, on a fait des stages de blues avec des américains et c’était d’ailleurs très drôle car les garçons communiquaient à coup de boum boum, de lignes de basse chantées et de signes… Mais ça fonctionnait très bien ! Preuve que la musique est vraiment un langage universel. On a ensuite eu la chance de retourner à l’espace James Chambaud pour y faire une résidence en 2018. Ça nous a beaucoup aidé. Puis sans que l’on

s’en rende compte, entre les bars, les petites salles, les premières parties… on avait dépassé les 50 concerts.


Le 3 août, durant l’Été à Pau nous avons fait la première partie de Steve’n’Seagulls et c’était vraiment noir de monde ! Ça nous a énormément boosté pour le tremplin blues des Rendez-vous de l’Erdre à Nantes (un super festival de Jazz/Blues), que nous venons de gagner. Du coup, on y sera programmés l’an prochain, c’est dingue ! Sur huit prix spéciaux, nous en avons remportés cinq. Ça nous apporte une visibilité incroyable et ça nous permet d’avoir beaucoup de dates maintenant. Grâce à ça, on va pouvoir jouer dans de supers festivals qu’on aime, être diffusés en radio, et aussi participer au Challenge Blues Français 2020 !


Et au milieu de toute cette agitation, vous avez trouvé le temps pour enregistrer un album ? 

En Avril dernier, nous avons sorti un EP que nous avons enregistré à l’Art’Scenal Studio à Tarbes avec le bassiste des Super Soul Brothers comme ingé son. Le disque a reçu de très bonnes critiques, mais avec le tremplin et la saison d’été à préparer, nous n’avons pas vraiment avancé sur l’album. Maintenant on va pouvoir se concentrer sur un nouveau set, de nouveaux arrangements, on va travailler la scène et on envisage de refaire une résidence. Ce premier EP était une superbe expérience, mais pour l’album on veut se laisser du temps pour pouvoir produire un beau disque, avec de nouvelles compos. Et puis comme on s’autoproduit, cela demande aussi un certain budget à réunir.


Et comment vous gérez tout cela ? Vous devez avoir une sacré pression.

Bien sûr qu’on a la pression ! On doit vraiment être à la hauteur des prochains événements. On a la chance d’avoir attiré l’attention sur notre projet, et son potentiel d’évolution lié à notre jeune âge, mais du coup on sait que les gens attendent de nous une vraie progression.


Durant le tremplin, on était les petits nouveaux, les seuls à n’en avoir jamais fait de cette envergure, on était de parfaits inconnus, face à d’autres candidats qui ont déjà joué aux États-Unis, qui ont déjà une jolie carrière… C’est super pour nous de redescendre de Nantes avec ce prix.

Dans la région ce n’est pas toujours facile d’être pris au sérieux par les programmateurs lorsque l’on est un groupe local, comme si c’était un synonyme d’amateurisme. Ceci dit, on est très contents de la confiance que nous ont déjà accordée de nombreux bars et salles, ici chez nous.


Le bar c’est vraiment très formateur contrairement à ce que l’on pourrait penser, et nous on adore ça ! Beaucoup de gens nous ont découverts comme ça. Cela nous a permis de nous faire connaître, et d’y gagner en expérience. On retrouve souvent des visages familiers d’un concert à un autre et ça nous touche vraiment. Dans les bars, chaque concert est unique, ce n’est pas millimétré, certains soirs le son n’est pas terrible ou il n’y a pas grand monde, les gens sont là pour passer une bonne soirée, mais pas nécessairement pour voir le groupe. Du coup, il faut aller les chercher, s’amuser avec eux et réussir à les entraîner avec nous !


Des bars de notre belle ville aux tremplins nationaux, nous espérons que les Miss Bee & the Bullfrogs continueront de nous enchanter avec leur show plein de malice. Ils sont sans conteste des acteurs de la scène locale à suivre de très près et promis à une brillante carrière ! C’est tout ce que nous leur souhaitons !


Photo 1 : Fabien Maigrat

Photo 2 et 4 : 2 JF Rosier

Photo 3 : Chrystel Echavidre


Fiesta Mag #25

Par Emma Arrieudarré

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