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Pau Football Club

Fondé en 1920, le Pau FC a récemment fait parler de lui après avoir affronté deux prodigieux adversaires : les Girondins de Bordeaux et le PSG. Le sport national brille enfin dans notre belle ville et pour vous, nous sommes allés à la rencontre de Bruno Irles, l’entraineur du club désormais célèbre.

Bonjour Bruno et merci de nous recevoir. A quoi ressemble le quotidien d’un joueur du Pau FC ?

Bonjour Fiesta Mag’. En début de semaine, il y a, chaque jour, une longue séance d’entraînement de 10h à 13h, ensuite on passe à une séance de récupération, qui contrairement à ce que l’on croit est primordiale pour ne pas se blesser ; puis, plus on approche du match, plus l’entraînement se raccourcit.


Il y a des séances de kiné, les joueurs font également du Pilates et du stretching pour se muscler plus en douceur. Je ne suis pas partisan des doubles séances d’entraînement, donc ici les joueurs n’en ont qu’une.

Mais vous savez, quand on est un joueur de foot, tout comme n’importe quel sportif haut niveau, le travail ne s’arrête vraiment jamais, donc c’est l’hygiène de vie au complet qui devient votre travail.

Finalement, c’est tout cet entrainement invisible, en dehors du terrain, qui est primordial : la stratégie tactique, les réunions de préparation, la sieste, l’état d’esprit, le sommeil, l’alimentation…


J’ai moi-même été joueur et je peux vous dire que ça n’a rien d’une vie normale, avec une journée de travail au bureau et des horaires précis. On met tout pour le foot à ce niveau là.


Quels sont les ingrédients qui font un bon joueur ?

Comme j’en parlais tout à l’heure, c’est avant tout l’hygiène de vie à avoir au quotidien. Notre travail est jugé sur seulement 90 minutes de jeu chaque semaine donc tout tend vers le match. Tous les entrainements, toute la préparation ont pour but de mener le match. C’est pour cela que l’état d’esprit et la façon dont on prend soin de soi, pour être au maximum le jour J, c’est ce qui compte au-delà de tout.

Pour les jeunes qui rêvent de devenir des grands joueurs, quel chemin leur conseillerez-vous ?

Déjà, la chose la plus importante est de prendre du plaisir à aller s’entrainer, d’avoir du plaisir à jouer au foot. C’est un sport où bons joueurs sont vite recrutés. Si vous avez du potentiel, on viendra vous chercher. La sélection se fait au talent ! Etre dans une bonne structure, qui encadre bien, même si le talent ne dépend pas de la structure dans laquelle on joue. Ce n’est pas parce que vous n’êtes pas au PSG dès votre plus jeune âge que vous avez moins de chance d’être repéré. Si vous êtes bons, on vous trouvera.


Il faut en tout cas garder une vie équilibrée, ne pas oublier les études, la famille et passer à coté de sa vie.

Je dirais qu’il faut aussi avoir quelque chose que les autres n’ont pas, un talent (physique ou psychologique). Par exemple, Didier Deschamps, c’est au mental qu’il a fait sa carrière. Une équipe c’est une somme d’individualité et du talent de chacun de ses joueurs.


Parlez nous un peu de votre parcours personnel.

J'ai fait dix ans comme joueur à l’AS Monaco, puis je suis devenu formateur pour les jeunes, dans ce même club. Je me suis réorienté ensuite sur l’entraînement d’équipe pro, d’abord au Sheriff Tiraspol en Moldavie avant de venir à Pau en 2019. Et je suis également consultant sur les chaînes du groupe Canal +.


Le club a-t-il amélioré ses infrastructures dernièrement ?

Oui, ce qui est très intéressant ici à Pau, c’est que vous, les palois, avez un fort potentiel. On m’a toujours dit qu’ici c’était le rugby et le basket, mais pas seulement ! Pau est une ville sportive et c’est une chance.

Avec les résultats de notre équipe, maintenant le vendredi on est à plus de 1400 spectateurs alors que nous ne sommes qu’en national. Bien sûr, quand on a joué en coupe de France, le stade de 17 000 places était plein.


Il y a un grand potentiel spectateurs et aussi parce qu’il y a de belles infrastructures. Pendant ma carrière en équipe de France, j’ai joué deux fois au stade du Hameau. Quand je suis arrivé en 2019, j’ai découvert des infrastructures intéressantes, dernièrement nous avons récupéré deux grands terrains en herbe.


On peut faire grandir le foot dans ce type d’infrastructure, nous ne sommes pas bloqués, nous pouvons nous développer, la mairie est aussi derrière nous. Nous ne sommes pas encore tout à fait prêt, mais si nous continuons de grandir ainsi nous pouvons très vite nous développer.


Où en est le foot féminin à Pau ?

Le foot féminin se développe, nous avons par exemple l’ASMUR (Mazères Uzos Rontignon) que j’ai été voir et qui a joué contre le PSG féminin, entrainé par un copain d’ailleurs. Ce n'est pas encore le niveau du masculin en terme d’audience et médiatisation mais je sais qu’en terme de popularité et licenciées ça se développe beaucoup. La Coupe du Monde a fait du bien pour ça.

Comment réagissez-vous suite au match face au PSG ?

La coupe de France en elle même, pour moi n’était pas un objectif car elle est très énergivore pour le championnat. Mais c’est un énorme coup de projecteur sur les joueurs et le club. On a parlé du Pau FC à l’échelle nationale et c’est très important.


Aujourd’hui nous sommes un club amateur, nous n'avons pas encore le statut pro. Nous devons monter en ligue 2 pour passer au statut pro. Dans les années futures bien-sûr je souhaite que le Pau FC l’obtienne, jouer ces grandes affiches, ça a permis de faire connaître le club.

Ça fait découler beaucoup de choses, c’est tout un cercle vertueux qui s’est créé : les sponsors peuvent nous regarder différemment, il y a la visibilité médiatique…. Même s’il n’y a pas eu de victoire, c’est que du positif pour nous.


Que voudriez-vous mettre en place pour aller plus loin ?

La ligue 2 n’était pas notre objectif en début de saison, mais on sur-performe tous les week-ends et maintenant on a envie de jouer le jeu, de rester dans ce haut tableau. On ne va pas changer de joueur ou de stade mais on va garder la bonne dynamique qu’on a su créer toute cette saison. Maintenir le niveau de performance, faire évoluer le club, augmenter la qualité de toutes les infrastructures sportives et extra-sportives, se développer et faire fédérer notre ville.


Aujourd’hui le Pau FC est bien plus qu’une équipe ! Il compte plus de 500 licenciés dont 100 filles. C’est toute une ville qui est derrière eux. Nous ne pouvons que souhaiter qu’il évolue et qu’il continue d’exalter les palois avec de superbes matchs. Les choses semblent être bien parties pour !


FB : Pau Football Club

Instagram : Paufootballclub


Crédit photos : Christophe CABALT


Fiesta Mag #28

Par Emma Arrieudarré

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